Réflexologie 1

La réflexologie plantaire faite pendant les vacances s’était plus déroulée dans la philosophie d’un massage, d’un soin de bien-être, que d’une philosophie de développement personnel. C’était donc dans ma liste d’activités, un point « à refaire « .

Le rendez-vous était pris avec une praticienne découverte par hasard.

Dans le fauteuil relax où elle m’avait installé, après un bain de pied de mise en détente, je lui avais offert mes pieds en consultation. Cette manière de procéder était neuve pour moi et entièrement dans la philosophie d’approche de la méthode.

Les zones du pied sont le reflet des organes du corps. Une symbiose existe entre eux. Un point douloureux donne un indice sur l’équilibre, l’état de son homologue.

Globalement chaque pied représentait un univers, celui de droite : le passé, celui de gauche : le présent. Cette hypothèse, nouvelle, me surprenait car je ne l’avais pas encore rencontrée. Eh pourquoi pas ?

C’était au moins une approche de ce qui est supposé être la réalité. Manière d’appréhender la vie, en proposant des chemins d’expression chargés bien entendu d’incertitudes. Le temps qui passe confirmerait ou annulerait le point de vue proposé. Il suffisait d’être prudent et de ne pas prendre pour du pain béni ce qui était dit.

Le passage en revue de l’ensemble des doigts n’était plus clairement dans ma mémoire. N’émergeait plus à propos du premier doigt de pied que la description faite à propos de sa forme, en marteau.

Cette forme du doigt était reliée à l’autorité, à la fermeté sans doute et manifestement vu leur allure, ils avaient souffert de celle-ci.

Un conflit avec les autorités s’était inscrit en moi.

Me revenait immédiatement en mémoire, le conflit récent à la paroisse qui m’avait tant déstabilisé. Puis le souvenir d’une personne marquante de mon passé ; la religieuse, directrice de l’école qui m’avait tant impressionné au village lors de mon passage dans la section gardienne. En évoquant à ce moment, ce souvenir sous-jacent, ma voix se voila, chavira au point d’être dans l’impossibilité de parler quelques instants. Grosse émotion qui revient à nouveau pour essayer de se dire, pour exprimer ce qui avait été enfoui. Chemin encore à parcourir pour effacer la mémoire engrammée.

Avoir effleuré ces anciennes émotions précédemment n’avait pas tout résolu. L’abcès n’était pas vidé, un curetage s’avérait encore nécessaire. La séance m’apparu alors dans son aspect contrôle. Au lieu de me laisser faire, de laisser les sensations monter en puissance, j’avais en basculant les cervicales vers l’avant mis un frein à ce qui pouvait émerger.

Quelques points plus douloureux que les autres étaient apparus, balises clignotantes de zones à aborder dans des séances ultérieures.

Mon problème de limite avec mon environnement et mon investissement plus vers le groupe que vers mes besoins propres était aussi apparu par l’angle d’ouverte vers l’extérieur de mes pouces droit et gauche. Frontière vers l’extérieur qui semble perméable et que mes attitudes dans la société, révèlent.

Avant d’aimer les autres ne faut-il pas d’abord prêter attention à ses besoins et leur apporter une bonne dose de satisfaction. Cela n’avait pas toujours été le cas en ce qui me concerne.

Globalement les propositions faites à propos de mes pieds tenaient la route et plus d’un fait me revenait en mémoire pour confirmer l’oracle. L’impression de qualité, de justesse dans son abord technique me remplissait d’aise. Les douleurs provoquées aux pieds correspondaient aux organes mentionnés et de toute manière ouvraient un sujet de discussion et de soins. Les derniers moments passés en sa présence   avaient sollicité les sinus et le nez. En la quittant, à l’extérieur, je me raclai la gorge deux fois et crachait le fruit du nettoyage, dans la rigole sous la haie. Les glaires étaient blanc-jaunâtre, remplis d’émotions et de non-dits anciens qui venaient d’être évoqués et qu’il me faudrait nettoyer.