Doucement, sans bruit, son œil s’était mouillé d’une vague rosée, prémisse de ses pleurs. Une larme solitaire était là dans le coin de son œil. Elle débordait d’émotions souterraines, de désespoirs, de solitudes. Ses lèvres ne disaient rien, son souffle s’était tari noyé sous un déluge dont la première goutte traçait sur son visage une vallée de larmes.
Déchirures. Du fond de son être, elle appelle au secours, de nuit de jour celle qui, il y a longtemps, lui à ouvert la vie, l’a nourrit de son sein, l’a réchauffé d’amour. Déchirures. L’espoir n’est plus, de vivre encore, peut-être demain cette tendresse, cette amitié, cette sécurité.
Désespoir de l’enfant qui vit toujours en elle, arraché à ce sein qu’il n’a jamais quitté et qui pleure la nuit, les larmes de son corps.
Ses mots n’ont plus de force dans la tempête qu’elle vit. Sa main ne donne plus la vie aux papiers blancs. Seuls, ses grands yeux flottent dans l’océan des larmes.
Sans eau la terre meurt, se crevasse, se perd dans l’espace du temps.
Poussières.
Nourris-toi de ces larmes, ma sœur, laisse toi féconder, sous cette eau généreuse qui coule sans arrêt de ces yeux mal aimés.
Derrière ces nuages qui vont se déchirer, tu trouveras la force d’accepter
Et sur un fragile esquif, soutenu par la brise, tu vivras de nouveau en quête d’absolu.