Les étangs de Rolley.

DSCF5997La vue des étangs, à partir de la terrasse du château, m’avait touchée. Elle servait de décor extérieur à la table d’écriture où je m’étais inscrit. L’angle de prise de vue était difficile à appréhender, le soleil d’été écrasait la lumière de l’écran de l’appareil photo. Un peu au jugé, j’en avais pris quelques exemplaires. Le résultat final, de la prise de vue sur mon pc était probant, l’adage chinois  » Une image vaut 10 000 mots » prenait son sens.

J’étais ravi de la profondeur de champ qui s’éclatait sur l’une des photos.

Le parapet couvert par quelques dalles de schiste apparaissait dans le bord inférieur de la photo ouvrant, après quelques fleurs sauvages accrochées au mur, l’espace vers les bois au fond. Par dessus le premier étang, la digue du milieu limitant l’étang du bas de celui du haut, la prairie, le regard se portait vers l’orée des bois dans le lointain.

Dans un mouvement d’observation de la droite en haut vers la gauche en bas de l’image, d’amont en aval, le paysage lointain se précisait, s’éclaircissait. La mousse, les algues de la pièce d’eau du haut avaient disparus dans celle du bas. Le décor se précisait, s’ancrait au petit chalet couvert par une toiture à quatre pans, sur la rive. Le bord en schiste devenait margelle et invitait à la profondeur. Une première décantation s’était achevée invitant à un chemin de méditation, pour aller plus profondément dans son puits intérieur.

Comme une équipe de la coupe du monde de football, qui se déroulait à cette période dans le monde extérieur, nous étions onze autour de la table. Le capitaine nous avait conduit vers un but essentiel, l’intériorité. Chacun avait cheminé vers son centre, par petites touches, selon les thèmes proposés, rencontrant sa vibration intérieure, sa nature profonde.

Les textes travaillés, autour de la table ou dans le jardin, étaient devenus moins superficiels, s’étaient en cours d’exercices, précisés, enrichis, élagués sous la houlette de l’animatrice. Offerts au groupe lors de la lecture à voix haute, ils exprimaient aussi le cheminement de chacun.

Dans ce groupe d’inconnus ayant fait le choix de cette aventure intime, l’ouverture et l’écoute progressaient avec les textes, dans le respect de la singularité des auteurs, poussés à aller plus loin, par petits pas, dans la découverte de leur richesse intérieure.

Au fur et à mesure des exercices d’écriture, nous avions atteint une intériorité plus grande. L’eau de notre puits intérieur s’éclaircissait laissant voir le fond de notre pensée, de nos émotions.

Physiquement lors d’une balade en fin de séjour, nous avions fait un parcours initiatique autour des pièces d’eau, pour cheminer dans cette circonvolution vers notre centre, la fixant corporellement.

Nous allions allant, devenant comme disait Françoise Dolto, vers notre destin.  Mémoire d’étant, mémoire d’étangs qui s’affinent, qui touchent à la profondeur mystérieuse, à l’indicible, au Soi.

DSCF7227Pour conforter ce périple, l’expliciter, je trouvais dans ma réserve d’images la photographie d’un étang du voisinage où se reflétait clin d’œil de la nature, magie de la lumière, coïncidence, les nuages et le ciel. But ultime d’un voyage dans notre intérieur pour frôler ce qui nous rend enfant de Dieu.

Une réflexion sur “Les étangs de Rolley.

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