Hoogstraten II, le retour.

Comme à la première retraite de Hoogstraten, j’avais inscrit mon nom à la feuille suspendue à la porte du couple accueil d’écoute-prière. Que pouvais-je trouver après cette fameuse découverte d’il y a deux ans. Un événement aussi puissant ne pouvait plus survenir, ne pouvait me semblait-il faire irruption, à ce moment dans ma vie.

De fil en aiguille, des univers profonds et nouveaux s’étaient ouvert tant avec ma fille aînée qu’avec mon fils. Cette expérience m’avait conduit dans une remise en cause qu’il m’était difficile de nier, à une prise de conscience des puissances fondamentales qui nous conditionnent dans la famille.

Après ces cheminements, que restait-il encore à découvrir. Un nouveau sentiment puissant était encore apparu au-delà de la tristesse. Un sentiment de colère, de frustration se manifestait maintenant clairement. Nouvelle perception apparue principalement, le jour où, fatigué par une journée de travail, je n’avais pu obtenir que la voiture familiale vienne me chercher à la gare pour un retour rapide à la maison, sinon après quelques coups de téléphone et une trop longue attente. Après une colère verbale sur la place que je ne pouvais simplement pas avoir dans le système familial, j’avais abandonné la voiture à un feu rouge pour rentrer à pied, étouffé que j’étais par la violence de ma « non-existence » à ses yeux, A hauteur du Delhaize, j’avais pour la première fois été souper, seul au restaurant, malgré le grand risque d’avaler de travers.

Vraiment, je ne me sentais pas important ce jour là, rejeté dans ma simple demande de compter pendant dix minutes à l’heure habituelle de mon retour, sur ma voiture, d’avoir ma place dans le milieu familial.

M’étant mis à genoux pour la prière d’imposition, et la demande d’intercession à propos de cette charge de colère intérieure à négocier, assimiler, transformer, je reçu l’image vive d’un dessin que mon fils m’avait dessiné 15 ans plus tôt, et qui m’interpellait toujours car incompréhensible.

Pleine d’émotion, cette image d’un arbre blessé par une entaille en son milieu à droite, ramenait à la surface de ma conscience sans doute une blessure d’antan, source de colère.

Pendant la prière en langue qui suivit, alors que je m’étais assis, dans l’axe de la colonne vertébrale, comme une flamme dansante, oscillante à partir du coccyx, une vibration déjà perçue debout, s’anima en moi, me surprit. Mon enveloppe corporelle, était comme le verre de protection d’une lampe à pétrole. La vibration, comme la flamme dans celui-ci, montante, oscillante.

En moi existait autre chose, comme une énergie bienfaisante. C’était comme me le disait la personne accompagnante, dans sa  perception, l’image d’un roseau qui oscillait dans le vent. Mystérieusement, il était devenu l’écho, le miroir de cette sensation.

Celle-ci ravivait, revivifiait l’expérience perçue à la messe chantée d’un jour lointain et qui avait laisser s’élever en moi l’impression décrite par C. K. Durckeim, ou celle peut-être de l’énergie du Chi, de la Kundalini ?

Cette fois-ci la vibration ne s’arrêtait pas à mi-hauteur du dos mais montait jusqu’à mon cou. Au-delà du point où se situe mon blocage dorsal et plus loin que l’aiguille qui me rappelait souvent ma douleur.

C’était comme si dans la confiance, dans l’abandon et la recherche de pardon pour cette colère latente, l’énergie pouvait dépasser les blocages de la colère, dépasser le point de fixation et faire le pas suivant vers les portes d’une future guérison.

G23

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